Asma LAMRABET

A propos des "mosquées mixtes" et de mon entrevue avec tel Quel

 

Le 17 Mars 2013

Dans une entrevue réalisée avec la revue "Tel Quel" on a retenu de mes réponses des propos qui sont très loin de ce que j'ai exprimé lors  de cet entretien, qui, dois-je le rapeller  était finalement qu'un petit  résumé  d'un long entretien... ce qui lui a fait perdre une bonne partie de son sens ... Et qui a donner lieu  à des déductions très simplistes! Cela nécessite quelques clarifications:

1) "Les mosquées doivent être mixtes" c'est le titre qu'a retenu la revue pour faire sensation...or le journaliste a bien repris dans le texte que je formulais le souhait  que nos mosquées reviennent au mode de fonctionnement qui était le leur du temps du prophète Mohammed (PSL); autrement dit sans barrière entre les hommes et les femmes (les hommes devant et les femmes derrière mais dans un même espace )et je ne parlais pas de "mixité" dans le sens que lui ont donné certains!!! D'ailleurs plusieurs Hadiths citent le nom de femmes qui au beau milieu de l'assemblée des croyants et croyantes , interpellaient le Prophète ou les Califes comme cette histoire très connue de celle qui a rectifier les dires de Omar Ibn al Khatab quand celui ci voulut limiter la "dôt" ou Mahr ...cette femme dont l'histoire n'a pas retenu le nom , au beau milieu de toute cette assemblée de croyants et croyantes, a  demandé au Calife -en lui citant un verset du Coran - de ne pas toucher à ce que Dieu avait permit!! Le grand Omar Ibn al Khatab a reconnu son erreur et il est humblement  revenu sur son jugement...(voir les détails dans "Tahrir el mar'a fi ahd arissala de Abu aChuka avec tous les hadiths sur la présence des femmes avec les hommes dans les mosquée des premiers temps de l'islam!!) 

2) Quand j'ai dit les mosquées n'étaient pas "sacrées" cela voulait dire qu'elles n'étaient pas  des "sanctuaires" puisque du temps du prophète  et des premiers Califes ,la mosquée était un espace socioculturel où hommes et femmes étaient libres de parler, d'interpeller l'Imam, d'échanger autour des questions de société ect...et c'était le moment de la salat qui était de l'ordre du sacré puisque l'on rentrait dès lors en communion avec Allah...

Je voulais donc répondre à ceux et celles qui ont peut être mal compris le sens de mes propos...

Je ne répondrais pas aux insultes..à la calomnie de certains...à l'ignorance des autres...Bien au contraire je leur pardonne...

Je ne suis qu'une femme humble croyante qui certes peut, comme tout être humain, commettre des erreurs...mais Seul Allah peut juger de ma sincérité , de ma volonté naive de vouloir changer les choses...Et donc c'est à Lui Seul que je m'en remets...wa lahwala wa la kouata ila bilah

Asma Lamrabet

 

À propos de l'auteur

ASMA LAMRABET

Native de Rabat (Maroc), Asma Lamrabet, exerce actuellement en tant que médecin biologiste à l’Hôpital Avicennes de Rabat. Elle a exercé durant plusieurs années (de 1995 à 2003) comme médecin bénévole dans des hôpitaux publics d'Espagne et d’Amérique latine, notamment à Santiago du Chili et à Mexico.

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